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Trouver des repreneurs d'entreprises

Parmi les 550 exploitations étudiées, la moitié aura à gérer un départ à la retraite d'ici 2020, avec la difficulté majeure de trouver un repreneur apte à manager.PHOTO : ARPHO

Selon une étude menée dans les Pays de la Loire, un responsable d'exploitation horticole sur deux arrivera à l'âge de la retraite dans sept ans. Face à ce constat, les initiatives se multiplient...

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Entre 2000 et 2010, les Pays de la Loire ont perdu un tiers des exploitations horticoles et la moitié des pépinières. Dans le même temps, les surfaces diminuaient respectivement de 6 et 14 %. Malgré ce contexte, la région a maintenu son chiffre d'affaires. En mars dernier, en lien avec le pôle « économie et prospective » de la chambre régionale d'agriculture (CRA), la Direction régionale de l'alimentation de l'agriculture et de la forêt (DRAAF) a publié une « Typologie des exploitations d'horticulture ornementale et de pépinière ». Étayé par les chiffres du recensement agricole de 2010, ce document de huit pages attire l'attention sur la problématique du renouvellement. Avec un âge moyen actuellement de 47 ans, la région a face à elle « un défi fort », confirme Christine Gosciansky, chargée d'étude à la CRA, défi qui pèse lourd en Maine-et-Loire où se concentrent plus de la moitié des entreprises.

L'étude de la DRAAF porte sur 550 exploitations dont la moitié aura à gérer un départ à la retraite d'ici 2020. « Et sur ces 225 entreprises, 148 vivront cette étape autour de 2015 », complète Christine Gosciansky. L'enjeu économique est à la mesure : d'ici huit à dix ans, 42 % des surfaces (soit 1 420 ha) changeront de main.

La dimension collective du renouvellement est d'autant plus forte que les deux tiers de ces futurs retraités déclarent ne pas avoir de « successeur connu ». Comment alors, qui plus est dans un contexte économique difficile, faciliter ces transmissions ? « Ces dernières années, beaucoup d'initiatives ont été prises, en direction des cédants comme des repreneurs », constate Catherine Garreau, animatrice du répertoire « départ installation » dans la Vallée de l'Authion (Maine-et-Loire). À titre d'exemple, depuis 2006, les exploitations du végétal spécialisé sont systématiquement repérées et leurs responsables sensibilisés à la nécessité d'anticiper leur départ. Soutenu par le conseil régional, « ce travail de terrain est fait très en amont, cinq voire sept ans avant l'âge de la retraite ». Par ailleurs, en lien avec le Programme pour l'installation et le développement des initiatives locales (Pidil), des audits de « reprenabilité » sont possibles et gratuits. Mais pour l'heure, le bât blesse surtout du côté des repreneurs. « J'ai actuellement sur mon secteur cinq entreprises qui cherchent un successeur et je n'ai aucun candidat à leur proposer », illustre Catherine Garreau. L'animatrice regarde du côté des Mauges où la chambre d'agriculture a mis sur pied, cet hiver, des farm dating. Trois ont déjà eu lieu avec des exploitations de polyculture-élevage qui recherchent un repreneur ou un associé. Ces soirées, rythmées par des rendez-vous de sept minutes, ont su créer l'événement et mobiliser les candidats. « On attend des retours plus précis mais cela pourrait être intéressant pour le végétal spécialisé. »

Une aptitude à manager

En novembre dernier, Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, a annoncé la tenue d'assises de l'installation en agriculture. Les concertations régionales sont en cours. En Pays de la Loire, elles donnent lieu à des entretiens auprès d'exploitants qui ont cédé leur entreprise au cours des dernières années ou s'apprêtent à le faire. Le travail devrait être livré fin juin début juillet. « Il y a des horticulteurs et des pépiniéristes dans l'échantillon retenu », confirme l'Association régionale de la filière horticole ornementale (Arpho), pour laquelle il est essentiel que la spécificité de ce secteur soit distinguée dans les arbitrages à venir. « Parce que, rappelle son animatrice, Édith Bodet-Émereau, ce secteur est dominé par des PME (petites et moyennes entreprises), pas par des exploitations de type familial. » Catherine Garreau le confirme : « Très souvent, il manque chez les candidats une aptitude à manager. C'est l'une des raisons majeures de l'échec des contacts... Il y a besoin d'innover à ce niveau. »

Anne Mabire

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